Taj Mahal – « The Natch’l Blues »

taj_mahal-natchl_blues Taj Mahal
Natch'l Blues

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Enregistrement : mai à octobre 1968 – Parution : 23 décembre 1968 – Label : Columbia – Personnel : Taj Mahal (chant, guitare, harmonica), Jesse Edwin Davis (guitare, piano), Gary Gilmore (basse), Chuck Blackwell, Earl Palmer (batterie), Al Kooper (piano).

On est en 1968. Si Taj Mahal n’a pas décroché pour partir vivre d’élevage dans un coin du Massachussetts, son premier album a déjà amorcé, quelques mois plus tôt, un joyeux saut régressif dans l’histoire de la musique américaine. Une collection de vieilleries encadrant quelques blues nouveaux mais patinés, le tout joué à l’ancienne, parfois même au rabot, avec comme seul luxe un son à régaler les générations post Teppaz.

Contre toute attente, l’objet est passé aperçu. C’est donc un Taj Mahal conforté dans ses intentions qui s’installe au printemps dans les studios de Columbia. Il a de l’enthousiasme et des idées. Ca tombe bien. Car même si l’époque n’est pas encore au chacun chez soi, il faut quand même réussir à tenir ensemble une suite de titres qui visitent vingt bonnes années de musique afro américaine.

« The Natch’l Blues » fait le tour de l’horizon bleu, avec une fraîcheur de ton qui tourne à nouveau le dos aux saturations lourdes du moment. Pourtant, s’il fait toujours vibrer le résonateur de sa National Steel de quelques sonorités country blues radicales, Taj Mahal reste cette fois à portée des airs du temps. Il faut dire qu’on le trouve, à plusieurs reprises, accompagné par un combo dûment électrifié, au sein duquel le trop méconnu Jesse Edwin Davis et le déjà célèbre Al Kooper font preuve d’une modernité parfaitement comprise.

Le résultat est un patchwork aux couleurs chaudes, un album plein de contrastes mais d’une grande unité. Un happy blues extraverti, aux vertus doucement euphorisantes et dont le charme, au fil des écoutes, ne semble jamais devoir s’estomper.

C’est avec une relaxe très jazzy que « Good Morning Miss Brown » dépose son swing tranquille sur un fond de blues naturel. La National de Taj Mahal prend la tête d’un accompagnement bien organisé autour de la basse très en relief de Gary Gilmore et du piano en discret contrepoint d’Al Kooper.

 

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