Mississippi John Hurt – « Live »

mississippi-_john_hurt-live Mississippi John Hurt
Live

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Enregistrement : 15 avril 1965 (24 juillet pour les trois derniers titres) – Parution: 2002 – Label: Vanguard – Personnel: Mississippi John Hurt (chant, guitare)

A écouter cet album, qui pourrait imaginer un instant qu’un homme aussi charmant ait pu faire l’objet d’une intense chasse à l’homme ? Qui pourrait croire que deux types en imperméables mastic aient traversé les Etats Unis pour finalement le débusquer dans un champ perdu au fond du Mississippi ? Une sacrée prise cela dit, et par des amateurs, à la barbe de tous les fins limiers qui battaient les campagnes du Sud à l’orée des années 60 afin de reconstituer le patrimoine rural du blues avant que ne disparaissent ses géants oubliés. Et Mississippi John Hurt était un géant.

On est en 1965. Hurt a été retrouvé à labourer son lopin de terre deux ans plus tôt. Il n’avait même plus de guitare. Pour la nouvelle génération, le country blues vient juste de surgir, comme la vérité révélée, dans le sillage du folk revival. Quelques accords en commun avec Woodie Guthrie, un symbole musical réunificateur en ces temps de lutte pour les droits civiques, et puis les citations de Bob Dylan ont scellé l’affaire. Folk et blues, même combat.

L’essentiel des 24 titres de « Live » a été enregistré dans la salle de l’Oberlin College (Ohio) le 15 avril, complété par trois prises inédites du passage de Mississippi John Hurt au Festival de Newport quelques semaines plus tard.
Enregistrement : 15 avril 1965 (24 juillet pour les trois derniers titres) – Parution: 2002 – Label: Vanguard – Personnel: Mississippi John Hurt (chant, guitare)

Il y a dans ce disque une qualité de présence unique. On jurerait être installé juste à côté de John Hurt. Un écho léger arrondit les basses, les aigus bruissent et semblent vibrer doucement au moindre souffle du chanteur ou dès l’effleurement de la corde. Cela plonge l’auditeur dans une intimité troublante avec des chansons pleines de lumière que Hurt agite à peine, comme de petits mouchoirs blancs, du bout de ses doigts.

Mais il ne faut pas s’y tromper, si on peut se laisser simplement emporter dans le sillage léger de ces blues diaphanes, on peut tout aussi bien, en laissant un peu à l’écart le balancement continu des basses alternées, concentrer son attention sur les trois cordes dont John Hurt tire un univers harmonique d’une bouleversante richesse, un monde caché derrière l’apparente monotonie qu’une oreille discrète pense percevoir.

 

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