Nina Simone – « Sings the Blues »

nina_simone-sings_the_blues Nina Simone
Sings the Blues

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Enregistrement : décembre 1966 à janvier 1967 – Parution : avril 1967 – Label : RCA – Personnel : Nina Simone (chant, piano) ; Eric Gale, Rudy Stevenson (guitare) ; Ernie Hayes , Richard Tee (orgue) ; Jenny Jemmott (basse) ; Bernard Purdie (batterie) ; Gordon Powell, Montego Joe, George Devens (percussions) ; Joe Shepley, Jimmy Nottingham, Harold Johnson, Wilbur Bascomb (trompette) ; Jimmy Cleveland, Richard Harris (trombone) ; Seldon Powell, George Coleman, Norris Turney, Haywood Henry (saxophone) ; Ralp H. Fields, Eileen Gilbert, Jerome Graff, Milt Grayson, Hilda Harris, Noah Hopkins, Maeretha Stewart, Barbara Webb (chœurs)

 

Il doit bien encore rester quelques formicas de bars à musique portant les traces de débats enflammés quant à l’ordre des choses, du qui et du comment entre blues, gospel et jazz, de l’existentielle question de l’essence et de la fumée. A ceux qui n’auraient pas définitivement tranché le sujet – mais tous les autres sont également invités – il faut recommander l’écoute de cet album dont on pourrait s’arrêter de parler dès son titre annoncé : « Nina Simone Sings The Blues ».

Qui mieux que la pianiste chanteuse pouvait confondre ces sourcilleux vigiles postés aux frontières des styles, inspectant chaque pétale de cette « fleur africaine poussée sur le sol américain », comme s’il s’agissait de remettre des palmes académiques.

Artiste totale, femme de combat, instrumentiste talentueuse, et par dessus tout esprit rebelle aimant se jouer des étiquettes – fussent-elles, un temps, de grande prêtresse de la soul – Nina Simone a construit un répertoire comme un labyrinthe, au point qu’il est parfois difficile de se mouvoir dans une œuvre dont sa voix incomparable et son art du clavier assurent encore un peu plus la cohérence qui nous intéresse ici.

Car lorsque Nina Simone choisit de chanter le blues, il n’est pas question de rencontre entre requins, pas plus que de gentil bœuf en famille. Madame Simone n’est pas là pour cachetonner, ni pour combler un creux d’inspiration. Ceci un vrai album de blues, un sacrément bon même. Downhome, pour tout dire.

Ce disque est son premier pour RCA. On est fin 1966 et la période qui débute est considérée comme sa plus créative. Les onze titres de la version originale sont joués en formation réduite, ce qui sert parfaitement l’expressivité de cette voix reconnaissable entre toutes. Cela laisse aussi à son piano assez d’espace pour y dessiner de magnifiques notes bleues.

 

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