Lonnie Johnson – « Another night to cry »

lonnie_johnson-another_night_to_cry Lonnie Johnson
Another Night to Cry

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Enregistrement : 1962 – Parution : 6 avril 1962 – Label : Prestige/ Bluesville Records – Personnel : Lonnie Johnson (chant, guitare)

Pas sûr qu’un Panthéon s’intègre facilement sur les berges du Mississippi. Ni que ses pompes siéent tout à fait aux héros du blues. Mais si cela devait arriver, on sait en gros qui figurerait sur la première liste. Et parmi ces quelques noms indiscutés, s’il s’en trouve au moins un dont l’élégance et le raffinement ne troubleraient pas l’étiquette du lieu, c’est bien Lonnie Johnson. Un des musiciens les plus influents du 20ème siècle, et un homme d’une affable discrétion au point qu’il a failli terminer sa vie comme portier d’un grand hôtel, tâche dont par ailleurs chacun conviendra qu’elle devait lui aller comme un gant.

Il suffira de dire aux nouveaux arrivants que Robert Johnson, à ses débuts, se faisait passer pour son cousin, et que l’on a donc affaire ici à un musicien peu ordinaire. Et il suffira ensuite de préciser que c’est à ce Johnson là que la guitare doit d’avoir commencer à s’exprimer par elle-même, au début des années 20. Et d’en déduire ce que, de T-Bone Walker à BB King pour le blues, de Charlie Christian à Joe Pass pour le jazz, et jusqu’à Jimi Hendrix toutes cordes confondues, l’histoire de la guitare solo doit à cet homme tranquille.

L’intérêt d’« Another Night To Cry » est justement de présenter Lonnie Johnson seul avec cet instrument qu’il a été le premier à faire sortir du simple rôle rythmique qui lui était dévolu jusqu’alors.

On est en 1962, peu de temps après que Chris Albertson, DJ sur une radio de Philadelphie, ait lancé sur les ondes l’avis de recherche qui permit de retrouver le maître oublié. Et, même si près de quarante années ont passé depuis ses débuts sur les bateaux à roue du Mississippi, la musique de Johnson n’a pas changée. Jouée acoustique où, comme ici, légèrement électrifiée, elle est immédiatement reconnaissable par la grâce qu’elle délivre en toute circonstance. Un jeu vif et délicat, souple et riche, servi avec un relâchement rare dont l’effet est de produire un swing constant au long de blues aux traits urbains et aux affinités jazz.

 

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