Elmore James – « Let’s Cut It »

elmore_james-lets_cu_-it Elmore James
Let's cut it

cliquez sur l’image pour l’agrandir !

Enregistrement : 1953 à 1955 – Parution : 1987 – Label : Flair – Personnel : Elmore James (chant, guitare) avec : (1) (2) (6) (18) Edward Frank (piano), Frank Fields (basse), Earl Palmer (batterie); (4) Ike Turner (guitare), Raymond Hill (tenor saxophone), Oliver Sain (saxophones alto et baryton), Johnny Jones (piano), Odie Payne (batterie); (3) (5) (7) (9) James Parr (trompette), Maxwell Davis (saxophone tenor), Jewell Grant (saxophone baryton), Willard McDaniel (piano), Ralph Hamilton (basse), Jesse Sailes (batterie) ; (8) Ike Turner (guitare), Raymond Hill (saxophone tenor), Johnny Jones (piano), probablement Ransom Knowling (basse)Odie Payne (batterie) ; (10) (11) (12) Raymond Hill (saophone tenor), Johnny Jones (piano), Eddie Taylor (guitare), Odie Payne (batterie); (13) (15) (16) (17) J.T Brown (saxophone tenor), Johnny Jones (piano), Ransom Knowling (basse), Odie Payne (batterie)

Il faut s’imaginer au début des années 50, au volant d’une Aronde flambant neuve, sur la portion de la Nationale 7 qui relie Le Kremlin Bicêtre à Chailly-en-Bière, quand soudain, alors que vous commencez à vous sentir le roi du monde, débarque dans le minuscule rétroviseur dont Simca gratifiait ce modèle, un énorme 4×4 Land Cruiser 4 cylindres en ligne, noir flammé de rouge, et fondant sur vous à une vitesse supersonique pour bientôt vous déposer là, observant impuissant ce bolide rugissant qui disparaît déjà au loin, dans l’horizon bleuté qui désigne le sud. Voilà à peu près l’effet qu‘a pu produire l’arrivée d’Elmore James sur la scène blues du Chicago de la grande époque.

Cinquante ans plus tard, des bouquins entiers continuent de débattre de la façon dont ce diable de James a bien pu s’y prendre pour obtenir un son pareil. Le fait qu’il ait passé quelques temps à réparer des postes radio dans un magasin de Canton (Mississippi) peut expliquer des choses. Mais pas tout. Car il faut bien avoir à l’esprit que le gars qu’on entend ici joue sur un modèle acoustique. Préciser qu’il l’a customisé est un euphémisme. Sa guitare, une Kay, se montrait bardée de fils, potentiomètres et autres bidules pré électroniques qui la faisait ressembler à un essaim de branchements sauvages sur un poteau électrique de la banlieue d’Ho Chi Minh Ville.

Au centre de tout ça, et un des secrets de l’affaire, le micro Rhythm Chief qui barre la rosace et dont Elmore James avait réussi, on ne sait suite à quel pacte étant donné l’emplacement de l’objet, à maîtriser le tumultueux feed-back.

 

This entry was posted in Discographies and tagged , , , , , , . Bookmark the permalink.