The Dog

The Dog Hound Dog Taylor
huile-toile, 61x50

cliquez sur l’image pour l’agrandir !

[video height="500" width="260"]http://www.youtube.com/watch?v=khBZaMVaY94[/video]

 

Hound Dog Taylor a beaucoup écouté Elmore James, puis l’a passé au mixeur et a poussé à fond les boutons d’un ampli à deux sous. Le résultat s’est révélé décapant, totalement neuf et restera sans équivalent sonique dans le blues du XXème siècle. Aujourd’hui, une nouvelle génération de rockers – White Stripes, Jon Spencer, Black Keys – fait carrière avec le son sursaturé et les riffs décapants inaugurés par Taylor. Côté blues, George Thorogood s’est carrément saisi du flambeau de son modèle.

C’est dans le Chicago d’après-guerre que ce fils du Mississippi devient musicien de club, adepte du bottleneck et accro à « Dust My Broom ». Technicien limité mais redoutable bretteur, il reste pendant trente ans une simple attraction nocturne des boîtes à blues du ghetto avant que son heure sonne, en 1971. A la sortie de son premier album, les amateurs de sensations fortes et authentiques adoptent immédiatement son dosage très personnel des rythmes du Delta et du son de Chicago.

Entre 1971 et sa disparition en 1975, après un second album studio, Hound Dog Taylor a réussi, en trempant quelques riffs dans beaucoup de sueur, à bricoler un répertoires des plus primaires mais peut-être le plus jouissif de l’ère de l’électricité.

Son style, cru, brut de décoffrage, se démarque dans le paysage devenu plus sophistiqué du blues de l’époque. Il tombe surtout à pic pour une nouvelle génération élevée au rock, au moment où, côté énergie, les seventies baissent un peu de régime. A près de 60 ans, le Dog délivre, sous une tension explosive, une puissance motrice incroyablement juvénile.

C’est sous la forme d’un trio, flanqué de ses « Houserockers », Brewer Phillips et Ted Harvey, que Taylor a obtenu cette reconnaissance tardive. Celui qui avait du mal à se concevoir comme un artiste, mais auquel des grands noms comme Freddy King ou Stevie Ray Vaughan on fait des emprunts fructueux, est alors entré dans le circuit commercial sans rien concéder à sa façon de faire. Ses boogies crus et déjantés saisissent l’essence du blues du samedi soir, dans les juke-joints enfumés du vieux sud.

« Marrons-nous un coup ! », telle était la devise de ce personnage simple et singulier, dont la vie a été rude, mais pour qui le blues n’avait rien de mélancolique

This entry was posted in Peintures and tagged , , , , , . Bookmark the permalink.